B. Quelques notions
clés |
1) Génocide |
Le
mot génocide apparaît en 1944. Le
mot combine le terme grec "genos" qui signifie origine ou
espèce et le suffixe latin "cide" provenant de "caedere" qui signifie tuer. Raphael
Lemkin utilise ce mot dans son ouvrage sur l’occupation allemande. Il
intitule son chapitre IX : « génocide ». Lemkin définit
ainsi ce mot nouveau :
« Par
"génocide" nous entendons la destruction d'une nation ou d'un
groupe ethnique.[…] D'une manière générale, génocide ne signifie pas
nécessairement la destruction immédiate d'une nation, sauf quand il est
réalisé par des meurtres de masse de tous les membres d'une nation. Il
se propose plutôt de signifier un plan coordonné de différentes actions
visant à détruire les fondements essentiels de la vie des groupes
nationaux, pour anéantir ces groupes eux-mêmes. Les objectifs d'un tel
plan seraient la désintégration des institutions politiques et sociales,
de la culture, de la langue, des sentiments nationaux, de la religion et
de la vie économique des groupes nationaux, et la destruction de la sécurité
personnelle, de la liberté, de la santé, de la dignité et même des
vies des individus qui appartiennent à de tels groupes. Le génocide est
dirigé contre le groupe national en tant qu'entité, et les actions qu'il
entraîne sont menées contre des individus, non en raison de leurs qualités
individuelles, mais parce qu'ils sont membres du groupe national. » Le
terme « génocide » est utilisé pour la première fois dans
un document officiel en 1945 par le tribunal militaire international, lors
de la mise en accusation des criminels de guerre à Nuremberg.
Après,
le 11 décembre 1946, l’assemblée générale des Nations Unies donne
une définition du « génocide »
Par la suite, l’assemblée
générale des Nations Unies approuve le texte de la Convention pour la prévention
et la répression du crime du génocide. Le mot génocide rentre
alors dans le vocabulaire du droit international : "Le génocide est le
refus du droit à l'existence de groupes humains entiers de même que
l'homicide est le refus du droit à l'existence à un individu. Un tel
refus bouleverse la conscience humaine, inflige de grandes pertes à
l'humanité qui se trouve ainsi privée des apports culturels ou autres de
ces groupes, et est contraire à la loi morale ainsi qu'à l'esprit et aux
fins des Nations Unies La répression du crime de génocide est une
affaire d'intérêt international". |