2) Crime contre l'humanité
 


 

L'une des questions récurrentes est : « Les responsables nazis ont-ils été punis ? » Face à l’horreur absolue que constitue l’extermination, cette sanction est pensée dès les années 1942 et 1943 aux USA par les juristes de l’entourage du gouvernement Roosevelt.
 

C’est à partir de cette époque que l’on définit la notion de « crime contre l’Humanité » afin de rendre compte de la réalité de la guerre que, dès 1942, l’ensemble des services connaissait. La notion juridique, énoncée à la fin de l’année 1945, repose sur l’idée selon laquelle est reconnu comme « crime contre l’Humanité » : assassinat, extermination, réduction en esclavage, déportation et tout autre acte inhumain commis contre toute population civile, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs raciaux.
 

Primo Lévi, dans son poème introductif de Si c'est un homme, demande, lui, à ce qu'on n'oublie pas les crimes qui furent commis.

Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.

 Primo Lévi