2) Les mesures prises par les autorités
 

Les habitants du voisinage des camps niant, bien souvent, avoir connu l’existence de ceux-ci, le commandement des troupes alliées, en proie à l’horreur et à la surprise, décida la visite systématique des installations d’extermination nazies dans le cadre d’une information et d’une prise de conscience. 
 


Des civils de Nordhenter forcés de visiter un camp
 

Un officier supérieur britannique, à Bergen-Belsen, raconte ainsi : « Des milliers d’Allemands faits prisonniers par les Alliés furent amenés au camp pour que leur soient montrés les conditions de vie épouvantables et les horreurs perpétrées par leurs propres compatriotes. Des gens des villes de la région durent faire le tour du camp pour être les témoins de la sauvagerie dont ils s’étaient faits les complices volontaires ». 

De même, les habitants de Weimar déclarant avoir tout ignoré, furent conduits par les autorités américaines au camp proche de Buchenwald pour se rendre compte des conditions qui y règnent – avant qu’elles ne soient changées. Menés devant un des fours crématoires, certains s’évanouirent ou se voilèrent la face, mais les soldats américains leur ordonnèrent d’ouvrir les yeux.
 

 Au-delà des simples visites, les civils comme les prisonniers allemands sont rapidement réquisitionnés et chargés de plusieurs missions. 
 


Des civils allemands travaillent à Dora
 

Certains s’occupent des déportés comme l’évoque Robert Audibert : « je fis sortir la population des maisons […], fis quérir le burgmeister et les vieux médecins du village […], fis entrer tout le monde dans le camp pour soigner, faire boire et aider à la survie des déportés ».
 


Des femmes creusant des tombes à Buchenwald
 

D’autres se voient confier la tâche de l’enfouissement des milliers de corps. A Nordhausen, les corps sont sortis des baraques, étendus côte à côte puis deux mille habitants de la ville proche sont astreints au travail d’enterrement. Tandis qu’à Auschwitz III, le 28 janvier, une vingtaine de civils polonais convoqués par les Russes arrivent au camp, le nettoient et déblaient les cadavres.