Des témoignages vivants au lycée

Le mercredi 02 février 2005, nous avons eu le plaisir de recevoir en notre lycée la visite de Monsieur Robert Couvin, ancien déporté de Dachau, et de Monsieur Henkès, un Allemand qui a fait partie, par la force des choses, des jeunesses hitlériennes.

Tous deux ont répondu aux questions que nous avions préparées pour éclairer la problématique du concours 2005 et nous ont fait partager leurs expériences personnelles, dures parfois, mais dans tous les cas humainement très enrichissantes.

 

Nous avons posé cinq questions à nos interlocuteurs en rapport avec la découverte des camps. Il y a certaines questions auxquelles nos deux interlocuteurs n'ont pas pu répondre faute d'informations.
En voici le compte rendu :

1/ Jusqu'à quel point peut-on dire que les Allemands (même question pour les Français) ignoraient la véritable nature des camps ?
 
Réponse de monsieur Couvin : Dans les premières années, les Français ignoraient l'existence des camps. Par la suite beaucoup d'entre eux n'ont pas voulu y croire. La plupart des gens ont fait preuve de négationnisme.

Réponse de monsieur Henckel : Les Allemands connaissaient l'existence des camps, mais ignoraient l'ampleur des atrocités qui s'y déroulaient. Selon moi, celui qui voulait savoir savait.

2/ Est-ce que la presse, influencée, avait un rôle de désinformation ? Quelle fut sa réaction à la découverte des camps proprement dite ? (même question pour la France)
Réponse de monsieur Couvin : Monsieur Couvin ne s'est pas étendu sur cette question. Ce sont principalement les témoignages des rescapés qui ont permis une prise de conscience, même si celle-ci a été difficile à accepter.

Réponse de monsieur Henckel : La presse avait un rôle de désinformation. Avant la libération des camps, il n'y avait pas de photos dans les journaux. Tout était censuré.

Mais monsieur Henckel rappelle que celui qui voulait savoir savait.

3/ Quelle fut la réaction de la population allemande face aux retours des juifs ou déportés politiques allemands ? (même question pour les Français)

Monsieur Couvin n'a pas souhaité répondre à cette question.

Réponse de monsieur Henckel : Lors de la découverte des camps, la presse a publié beaucoup d'articles de journaux sur les crimes nazis. L'Allemagne fut ébranlée, effrayée par l'insoutenable vérité. Outre le sentiment d'horreur que connut l'Allemagne, comme la France, on peut aussi parler de la honte voire de la culpabilité qu'éprouvèrent un grand nombre de gens.

4/ Les visites des camps ont-elles permis de faire accepter la vérité ?

Réponse de monsieur Couvin : Les visites des camps ont contribué à la prise de conscience sur les atrocités nazies. D'ailleurs monsieur Couvin accompagne, quand sa santé le lui permet, des groupes scolaires visiter des camps. « Il est important que les jeunes se souviennent ».

La réponse de monsieur Henckel est semblable à celle de monsieur Couvin.

5/ Quels sentiments ont été développés après la découverte des horreurs ?
Réponse de monsieur Couvin : Beaucoup de gens n'ont pas voulu y croire ou du moins n'ont pas voulu savoir. On peut bien sûr parler d'un sentiment d'horreur, de haine, de tristesse, mais peut-être aussi de culpabilité pour ne pas avoir ouvert les yeux.

La réponse monsieur Henckel fut semblable à celle de monsieur Couvin.

Nos interlocuteurs, au travers de leurs expériences personnelles, ont su nous faire passer des messages poignants et pleins d'espoirs.