Conclusion
 

L’année 2005 est, sans aucun doute, une année phare dans la commémoration de la découverte et de la libération des camps de concentration et d’extermination. Les manifestations du souvenir nous rappellent une fois encore que, malgré le temps qui s’est écoulé depuis que le premier soldat russe a pénétré dans l’enceinte de Lublin-Maïdanek, la douleur des victimes et l’horreur ressentie par les libérateurs d’alors – soldats de tous rangs, journalistes, photographes de guerre – ne se sont pas estompées.

Bien sûr, on peut arguer que le monde savait et que cette découverte n’en était une qu’à demie. Pourtant, les images qui inondèrent la presse aux mois de mai, juin, à l’été 1945 et marquèrent à jamais la mémoire des populations du monde entier, ces images nous choquent encore.

Depuis ces évènements, la relation de la société à ces douloureux souvenirs a plusieurs fois changé de forme. Passé le moment d’oublier et de tenter de guérir est venu celui de placer les responsables face à leurs actes, et de les juger. Le moment aussi de trouver des mots pour qualifier cette barbarie indicible et pour la condamner sur les tables des lois du monde.

L’année 1945 s’éloigne inévitablement de nous et les témoins disparaissent. Loin de les banaliser, il faut rappeler ces faits atroces, transmettre aux générations futures ce, certes pesant mais bien réel, souvenir, de ce que, un jour, sur cette terre  « l’homme a pu faire d’un autre homme. » (Lévi).