I. Ce qui se savait
 
A. De 1933 à 1939 : les premiers camps
 
L’existence des camps n’était pas dissimulée par les nazis, au contraire. Les services de propagande (dirigés par Joseph GOEBBELS) réalisèrent trois séries de reportages soulignant le rôle de rééducation des institutions nouvelles du Reich.

1933 : Dès le début de l’année 1933, des informations précises sur la brutalité  et les crimes commis par les Allemands contre les personnes anti-nazies sont connues dans la plupart des pays européens ainsi qu’aux États-Unis. 

En Allemagne, l’existence des camps est connue mais c’est le régime interne qui est dissimulé à la population : en effet, Adolf Hitler estimait que le peuple allemand n’était pas prêt à entendre la vérité sur le but final de sa politique et sur la vie concentrationnaire. Des reportages sur l’Allemagne nazie sont effectués, mais beaucoup ne seront pas édités. Les seuls publiés seront uniquement connus dans les milieux anti-fascistes.

1934 : Des informations sur le régime réel nazi dans les camps concentrationnaires ont filtré : des opposants politiques allemands réfugiés en France et en Angleterre publient des documents pour alerter les gouvernements et l’opinion publique.
 
1935 : « Depuis le début de 1935, la recrudescence de l’antisémitisme est une évidence. Il est de plus en plus patent que le parti n’a pas dévié de ses intentions initiales et que son but manifeste est la disparition des Juifs allemands ou, à défaut, leur mise à l’écart dans des positions d’infériorité et d’impuissance. »
Capitaine FOLEY, directeur du service des passeports britanniques à Berlin, dans un rapport au Foreign Office à Londres en 1935, peu avant les lois de Nuremberg.


David OLERE, Je guette le SS... des vivres pour les folles afin de ne pas les voir aux crématoires, Birkenau.


David OLERE, Scène de torture par le SS Georges.

 

1938 : Les premières publications françaises sur le régime hitlérien commencent à apparaître après une période de censure.

1939 : En Grande Bretagne, de nombreuses publications dénoncent les atrocités commises dans les camps. Ces déclarations sont reprises dans de nombreux pays.